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18 Feb

Ma vie est belle en XXL _ Marie B.

Publié par Vanessa De Jesus Ribeiro  - Catégories :  #Contemporain, #Autobiographie, #Obésité, #Epanouissement personnel, #France, #Humour, #Tranche de vie, #Témoignage, #Coup de coeur

Ma vie est belle en XXL _ Marie B.
Ma vie est belle en XXL _ Marie B.

Résumé :

Regards accusateurs quand l'ascenseur refuse de décoller ou qu'on ose s'asseoir dans le métro, commentaires acides des vendeuses de prêt-à-porter ou gêne du recruteur qui n'ose pas vous dire pourquoi réellement vous n'avez pas le "profil" de l'emploi : être ronde n'est pas facile tous les jours.
Plutôt que de se lamenter sur ses kilos en trop, Marie a décidé d'en rire. De la gaine miracle aux péripéties de la cyber-drague, des éternels régimes aux belles rencontres de femmes pulpeuses et qui s'assument, elle nous raconte ici ses mésaventures, rageantes ou cocasses.
Pour montrer, avec humour et sans langue de bois, que toutes les formes de beauté ont leur place... et leurs amateurs!


L'auteur :
Marie B. a crée en 2008 le blog "Marie...ou les infortunes de la rondeur".
D'abord exutoire aux frustrations qui empoisonnent la vie des "enrobées", le blog a gagné en notoriété jusqu'à devenir une véritable tribune quand son auteur, en décembre 2010, a démissionné avec fracas du concours Miss Ronde.

 

Mon avis :

J'ai adoré cette lecture!
Vous vous doutez bien que si je l'ai lu c'est que je suis concernée. En règle général, on ne se tourne pas vers ce genre de livre si ce n'est pas le cas. Quoique j'ai trouvé ce livre dans la bibliothèque de ma mère, qui n'est pas plus épaisse qu'une crevette, mais avait dû l'acquérir dans l'optique de mieux me comprendre.

Avec énormément d'humour et de lucidité, Marie B. dépeint avec beaucoup de véracité le quotidien d'une femme ronde, enrobée, grosse, obèse. Il ne s'agit pas d'une Scarlet Johansson aux seins et aux hanches généreuses, ou d'une Kim Kardashian au popotin pornographique, mais des femmes en réel surpoids, celles dont on se moque dans la rue, ou qu'on juge inexorablement en la voyant vider son caddy au supermarché, en traquant l'aliment gras sur le tapis roulant.
Dans son livre, Marie B. parle des blessures de l'enfance, des difficultés pour s'asseoir sur les sièges minuscules des bus, des métros, les ascenseurs parisiens ou l'on entre de profil, ceux plus larges qui ont pourtant du mal à décoller, des amoureux qui n'assument pas, des dragueurs de rue qui vous traitent de grosse moche si vous ne vous retournez pas, des nutritionnistes traumatiseurs d'enfants, des bonnes volontés parentales qui vous mettent au régime en vidant tous les placards, sans oublier le communautarisme virtuel.


Ce témoignage je l'ai aimé, parce que j'ai vécu chaque situation décrite dans ce livre au moins 1000 fois. Je pense d'ailleurs avoir rencontré le même médecin nutritionniste traumatiseur de petit gros, à l'Hôpital Trousseau.
Et quand elle écrit "JE FAIS UN BONNET B", "et un bonnet B, quand on est ronde... c'est un peu comme mesurer deux mètres et chausser du 36, le déséquilibre est flagrant", je me demande si ce n'est pas moi qui l'ai écrit finalement ce bouquin!

Je suis assez mal à l'aise d'habitude avec les femmes de plus de 80 kilos qui se disent bien dans leur peau et prétendent ne pas vouloir maigrir. Pour moi, c'est une mascarade. Une autre manière de se cacher. "Vous masquez votre mal-être par cette attitude conquérante. Mais cela suffit-il à faire disparaître votre fragilité?". Qui plus est, bien que je trouve que l'IMC soit une sacrée connerie, les risques posés par l'obésité sont réels et je ne crois pas que prôner le surpoids soit très malin.
Cependant, Marie B. ne fait pas partie de ces femmes-là. Si elle dit se sentir bien dans sa peau, elle parle avant tout d'acceptation au sein de la société. Et ça, je suis pour à 200%.
L'obésité ne doit pas être encouragée, mais c'est un problème de société qu'il faut accepter. Oui, c'est une maladie. Non, ce n'est pas qu'une question de volonté. Pourquoi n'aurais-je pas le droit de m'habiller comme tout le monde? Pourquoi suis-je obligée de me cacher dans un minuscule rayon au fin fond du magasin, entre les chaussettes et les femmes enceintes? Pourquoi les tourniquets ridiculement étroits du métro m'obligent-ils à passer au portail "poussettes" et handicapés? Pourquoi les restaurants mettent-ils systématiquement des chaises à accoudoirs qui compriment mon derrière trop large, et encore quand il peut y entrer? Pourquoi les toilettes des TGV ont-elles été crées pour Kate Moss? Pourquoi ne puis-je pas attacher ma ceinture dans certaines voitures?
Alors, oui, je suis pour que la société reconnaisse les difficultés du quotidien pour plus d'un milliard et demi de personne dans le monde et qu'elle s'y adapte. Et oui les voir ainsi exposées dans un livre à la vue de tous ces gens qui ne réalisent pas, qui ne se posent même pas la question parce que ça ne les concerne pas, ça me fait plaisir. 

 

Si vous êtes en surpoids, ou si vous connaissez quelqu'un qui l'est et que vous avez envie de mieux le comprendre, je vous conseille Ma vie est belle en XXL. Un livre très réaliste à la fois drôle, tendre et touchant. 
 

Ma vie est belle en XXL _ Marie B.

Au fil des années, une autre habitude m'est venue... À la rentrée des classes, tous les ans, mon premier réflexe était de "vérifier" le physique de mes camarades. En colonie de vacances, mon "scrutage intensif" commençait sur le quai de départ. Évidemment, j'étais systématiquement la plus dodue. Les filles in m'ignoraient totalement, les filles considérées un peu out étaient sympas avec moi. Quant aux garçons... j'étais invisible, juste la grosse dont on peut se moquer, celle à qui ils disaient : "Demande à Bidule si elle ne veut pas sortir avec moi." Au mieux j'étais la "copine" avec qui tout le monde se marre, au pire, j'étais la "cible", mais jamais celle qui intéressait les garçons.

Ce qui m'énerve le plus, je crois, c'est de voir des gens loucher dans mon assiette, au boulot ou au restau. J'ai toujours l'impression qu'ils sont en train d'évaluer la quantité de nourriture que j'ingurgite en pensant : "Elle ne mange pas tant que ça, en fait, comment ça se fait qu'elle soit grosse?", ou : "Ça, ça et ça, il ne faut pas que j'en mange, sinon je vais finir comme elle." On devrait presque se cacher pour manger maintenant, on est sans arrêt obligé de se justifier.

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