Doppelgänger _ David Stahler Jr

Résumé :
 

« Je suis un doppelgänger, une créature primitive. Je prends votre corps, votre vie et la vis à votre place. Après un temps, je le perds et en choisis un autre. Du moins, c’est ainsi que sont censées se passer les choses…

Cette fois-ci, j’avais choisi la vie de Chris Parker. »

Il faut beaucoup de force pour s’accrocher à l’existence d’autrui, surtout lorsqu’il s’agit d’un adolescent cruel et violent. Mais un doppelgänger ne peut lâcher prise. De la créature ou de l’être humain lequel est le plus monstrueux ?

Mon avis :

J'ai été très attirée par la couverture et le titre de ce roman.
Le doppelgänger étant un double ou un alter-ego surnaturel d'une personne vivante dans le folklore allemand (et dans bien d'autres cultures d'ailleurs), je me suis dit que l'histoire pouvait être très intéressante si elle était bien exploitée. Malheureusement, et vous me voyez venir avec mes gros sabots, ça n'a pas été le cas.

S'éloignant du mythe originel, David Stahler a créé de toutes pièces une race solitaire et sauvage qui ne vivrait que pour tuer des humains et usurper leur identité. Jusque là, tout va bien, on a même envie d'en connaître d'avantage. Malheureusement on n'entre pas vraiment dans les détails, tout ce qu'on apprend sur les doppelgängers réside en quelques détails sur la mère du futur Chris (oui parce qu'il n'ont pas de nom en fait). Première déception.
 

Puis on se noie dans les états d'âme du protagoniste qui essaie vainement de se dresser contre sa nature. "Je ne veux pas être un tueur", "oui mais lui il était méchant...", "oui mais non en fait il avait une famille"... Ça devient très vite insupportable. Seconde déception.
 

Quand l'histoire d'amour arrive, on se dit que peut-être ça va se corser un peu, que la tension autour du fait qu'il va bientôt perdre le corps de Chris va pimenter le jeu. Mais non. Toujours rien. Troisième déception.
 

Enfin l'arrivée du doppelgänger femelle, vicieuse et complètement en accord avec sa nature profonde, nous redonne un dernier regain d'énergie dans la lecture. L'intrigue aurait pu être relancée d'une traite, mais le soufflé retombe encore une fois.
 

Vous l'aurez compris, ce livre n'a été qu'une suite de déceptions.
J'enrage de voir un tel potentiel inexploité. Pourtant l'écriture de David Stahler est fluide et assez captivante, seulement l'histoire ne suit pas.
Qui plus est ce livre m'a énormément rappelé A comme Aujourd'hui de David Lévithan, que je n'avais pas trop apprécié non plus.
 

Voilà pour cette lecture, j'espère que d'autres l'apprécieront.

C'est l'une des étrangetés propres aux doppelgängers.Ce n'est pas parce que nous n'avons rien d'humain que les humains ne nous attirent pas. A écouter ma mère, il faudrait que nous les méprisions – ils sont faibles, nous leur sommes supérieurs. Mais la vérité, c'est que nous revenons sans cesse à eux. Nous avons besoin de vivre parmi eux, nous avons besoin d'être eux autant que nous avons besoin de les tuer. Ces deux aspects ont une importance identique. C'est peut-être la raison pour laquelle les doppelgängers détestent tant les humains : notre obsession, notre dépendance, notre désir nous sont intolérables. Telle est notre faiblesse.